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Bac blanc n° 2. Théâtre

Bac blanc n° 2. Le texte théâtral et sa reprĂ©sentation, du XVIIe siècle Ă  nos jours.

Le sujet est téléchargeable ci-dessous.
Voici les textes qui le composent.
Texte 1. Alfred de Musset, Les caprices de Marianne. 1833.
Texte 2. Alfred Jarry, Ubu Roi. scène 1, 1896.
Texte 3. Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve. scène 1, 1950.
Texte 4. René de Obaldia, Deux femmes pour un fantôme. scène 1, 1971.

Pour information, les pistes de lecture proposées aux sections technologiques sont les suivantes.
Vous pourrez montrer en quoi cette scène d’exposition est comique, et quels en sont les éléments qui contribuent à l’absurde.

Quelques idées ou propositions pour un corrigé

La question sur corpus

Le comique de situation consiste dans des paradoxes. Octave et Claudio rusent l’un contre l’autre, et luttent avec des sous-entendus*, tout en restant polis ; le Père Ubu se laisse disputer* par sa femme et ne se comporte pas conformément à son ambition, ou à son ancien statut de roi ; les époux Smith sont dans un dialogue/monologue* sans intérêt, fait de banalités* et d’évidences inutiles, qui servent seulement à remplir l’espace de la conversation ; enfin Brigitte attend sa rivale et imagine, ou anticipe, ou répète, la conversation à venir, et joue à l’avance les deux rôles*.
Ces situations font apparaître quelques traits de comique de caractère usuellement comiques, comme le galant ou le mari/l’épouse trompés, mari coléreux* chez Musset, épouse nerveuse* chez Obaldia ; Ubu est un grossier* personnage, à la fois peureux* et bête*, et ambitieux*, coléreux aussi*, ce qui constitue un caractère riche et complexe, mais ridicule ; Brigitte, dans sa colère*, manifeste aussi une nervosité* assez comique, a du mal à se maîtriser*.
Mais c’est surtout le langage qui est source de comiques assez variés, voire éloignés les uns des autres, mais souvent fondés sur le principe de la répétition*. la finesse* des plaisanteries de Claudio rejoint l’ironie* moqueuse de Brigitte, l’emphase* de celle-ci lorsqu’elle se moque de sa rivale devient excessive ; et inversement, les sous-entendus grivois* (présents aussi chez Musset et Obaldia) sont nettement plus vulgaires*, et détonnent, chez Ubu. Les images saugrenues* employées par Claudio et Octave, plus fines* que celles d’Ubu, apportent un comique plus raffiné.
Les gestes apportent peu de comique dans ces quatre textes, mais confirment le niveau de la farce* chez Jarry, le niveau de la plaisanterie humoristique ou ironique chez Musset et Obaldia. L’absence de gestes, chez Ionesco, à moins que le claquement de langue répété de Monsieur Smith, qui continue de lire son journal, ne soit considéré comme un geste, contribue à rendre la scène comique par son absurdité et sa vacuité.

(* = exemple à présenter et expliquer brièvement)

Proposition sommaire de plan pour un commentaire du texte de Ionesco

Une scène d’exposition (lieu, personnages, intrigue)
Lieu neutre* et sans intérêt particulier.
DĂ©cor exagĂ©rĂ©ment* dĂ©crit dans la didascalie initiale*, mais qui ne semble pas avoir d’importance, exceptĂ© peut-ĂŞtre le fait que la pendule* sonne de manière aberrante.
Milieu bourgeois*, peu propice Ă  une intrigue, d’autant plus que la situation est familiale* et très banale, tranquille*.
Personnages plats, au nom passe-partout* dans le contexte présenté.
Sujet de conversation* de la plus grande banalitĂ©, sous la forme d’un rĂ©cit* rĂ©trospectif et explicatif, alors que rien ne mĂ©rite d’ĂŞtre particulièrement expliquĂ© de ce repas consommĂ© tout rĂ©cemment par le couple Smith.
Rien ne se dessine. ni action, ni pensée, ni menace ni destin. On pourrait à la rigueur attendre une suite aussi navrante de banalités plus ou moins amusantes par leur concomitance, mais pas de tragédie ni de farce agitée.

Une scène comique (répétition, gestes, situation)
L’aspect obsessionnel du claquement de langue* de Monsieur Smith n’a d’Ă©gal que l’insistance de Madame Ă  revenir sur des dĂ©tails triviaux*, Ă  les commenter, ou Ă  les augmenter* de nouveaux dĂ©tails.
La reprĂ©sentation que le lecteur peut se faire des gestes amène Ă  penser que c’est rĂ©pĂ©titif. raccommoder des chaussettes*, tourner des pages d’un journal*, et que chaque acteur/personnage est presque immobile dans cette activitĂ©.
La situation de dialogue non Ă©coutĂ©*, ou de radotage familial, est comique en soi, qu’elle traduise de l’impatience chez Monsieur, ou de l’acharnement chez Madame, comme si l’un cherchait Ă  obliger l’autre Ă  participer Ă  un vrai dialogue, mais que l’autre s’y refusait, puisque les deux activitĂ©s* sont incompatibles.
Certaines rĂ©pliques de Madame Smith sont comiques par le changement de ton* qu’elles induisent, passant de remarques anodines* Ă  d’autres plus intimes et de mauvais goĂ»t*, ou Ă  l’ironie (fine ?) des allusions*.
Les (rares) images du discours de Madame Smith sont également hétérogènes. se lécher les babines, avoir plus de sel.
L’ensemble de ses discours, puisqu’elle est la seule Ă  parler, est d’ailleurs très hĂ©tĂ©rogène, ce qui est une autre source de comique. mĂŞme sur un sujet aussi banal que la nourriture, elle touche le commerce de voisinage*, la cuisine*, la digestion*, et l’idĂ©e d’ajouter de l’anis Ă©toilĂ© aux poireaux de la prochaine soupe est assez saugrenue.
Un certain comique de caractère apparaĂ®t, Ă  la rigueur, celui d’un couple qui se chamaille modĂ©rĂ©ment, un obstinĂ© silencieux* et une bavarde*, soit deux caractères assez opposĂ©s et traditionnels, capables de produire quelques crises.
Mais ce qui frappe surtout, c’est la gratuitĂ© ou l’incomprĂ©hensibilitĂ© de la situation.

Ionesco ou l’absurditĂ© (commentaires inutiles, artificialitĂ© du sujet, incommunicabilitĂ©)
Un dialogue de sourds. Pas sûr. Un dialogue illustrant la vacuité* de la parole familiale, peut-être.
L’illogisme* de la dĂ©duction et de la dĂ©claration de Madame Smith Ă  propos de l’huile de l’Ă©picier d’en face, ou du coin, ou du bas de la rue, est un bel exemple de faux raisonnement, dans lequel la parole tourne en rond sans progresser.
L’illogisme de l’affirmation initiale sur le rapport entre la qualitĂ© de la nourriture et l’identitĂ© anglaise* est du mĂŞme genre.
Les questions* sont-elles rhétoriques, ou réelles et sans réponse. On peut hésiter parfois.
La platitude absolue du ton est un autre Ă©lĂ©ment de comique. aucune exclamation rĂ©elle, mais le triple "Ah" du rire forcĂ© de Madame Smith. on a l’impression que toutes ses rĂ©pliques sont dites sur le ton de la rĂ©citation, similaire Ă  une lecture de journal, en parallèle Ă  la lecture silencieuse de son mari.
Les nombreuses hĂ©sitations ou modifications des affirmations vont aussi dans le sens de l’absurditĂ©. les diffĂ©rentes huiles*, le nombre de fois oĂą l’un et l’autre ont repris du poisson*, pommes de terre bien cuites ou mal cuites*, etc.
Une vision d’un monde dans lequel, le soir après dĂ®ner, on n’a rien d’autre Ă  faire que de redire le contenu du dĂ®ner ?

On pourrait conclure en reliant ces trois aspects. c’est un dĂ©but de pièce qui ne laisse rien attendre d’exceptionnel, et dont le comique rĂ©side justement dans cette banalitĂ©, parce qu’elle est absurde. Un absurde très Ă©loignĂ© du tragique, mais sans doute pas exempt d’une pointe de critique ?

(* = exemple à présenter et expliquer brièvement)

Quelques réflexions de base pour la dissertation

Analyse du sujet. le verbe “devoir” est important. Il assigne une fonction au théâtre, sous la forme d’une alternative apparemment inconciliable.
D’autre part, "dĂ©noncer" suppose une volontĂ© critique très forte, un engagement, qui ferait du dramaturge un politique, ou un activiste, ou un rĂ©volutionnaire, et en tout cas un moraliste, puisque c’est "la noirceur du monde" qui est Ă  montrer du doigt.
Cela suppose donc que le dramaturge soit capable d’analyser cette noirceur, de crĂ©er une intrigue, et cela peut se rapprocher d’un théâtre descriptif, qui ferait une photographie du monde rĂ©el et la transporterait sur scène, avec des rĂ©pliques disant un point de vue.
Le théâtre serait donc une Ĺ“uvre moraliste, théâtre de caractère ou de mĹ“urs, ou une Ĺ“uvre politique, théâtre de guerre, d’idĂ©ologie.
L’hypothèse inverse, celle du divertissement, irait dans le sens de la distraction, pour empĂŞcher le spectateur de rĂ©flĂ©chir, l’empĂŞcher de voir le monde rĂ©el.

On pourrait donc penser Ă  des pièces comme L’Avare. critique des avares, Le bourgeois gentilhomme. critique de la prĂ©tention ou de la vanitĂ©, Dom Juan. critique de l’impiĂ©tĂ© ou du libertinage, Turcaret. critique de la bĂŞtise des grands, Fin de partie. description d’un monde sans avenir, ou au théâtre engagĂ© de Brecht, MaĂ®tre Puntila et son valet Matti. de Sartre, Les mains sales.
Mais on pourrait aussi penser à des pièces purement comiques, comme Le mariage de Figaro. Le médecin malgré lui. Les fourberies de Scapin .

On peut donc envisager un plan très banal. montrer que l’un n’exclut pas l’autre, et qu’il n’y a pas de "devoir" Ă  proprement parler, mais que le théâtre est un art total, oĂą la reprĂ©sentation a autant de valeur que le contenu textuel, et oĂą les silences ou les gestes ont autant de valeur que les paroles.

Donc, plan synthétique.
Divertir le spectateur pour remporter son adhésion.
AdhĂ©sion pour qu’il rĂ©flĂ©chisse sur la noirceur du monde et des hommes.
Conclusion / ouverture sur la valeur intemporelle ou universelle du théâtre ?

Quelques rĂ©flexions pour l’Ă©criture d’invention

Les consignes sont assez simples et se dĂ©duisent facilement de l’Ă©noncĂ©.
Un dialogue de bonne tenue, uniquement professionnel, pas nécessairement présenté par une narration.
L’indication des identitĂ©s des deux intervenants, de manière Ă  ce que le lecteur de la copie ne se perde pas au fil de la copie.
Un langage assez précis pour parler du texte, des didascalies, et des éléments de décor, de la gestuelle, etc.

Des arguments fondés sur le texte, pas seulement un débat sur le respect ou le non-respect des didascalies de Obaldia.
Quelques arguments qui s’opposent, des concessions, des renchĂ©rissements, des liens logiques entre telle ou telle manière de jouer, sans que le personnage de Brigitte devienne ridicule ou grotesque.
Un respect du contenu narratif et des indications données dans le paratexte.

Quelques sujets de discussion possibles.
Les dĂ©placements dans l’espace, la gestuelle (autre que celle indiquĂ©e par l’auteur).
Les points de suspension.
Le débit de la parole.
La hauteur de voix Ă  tel ou tel endroit.
Le rapport entre le sentiment suggĂ©rĂ© et la manière de le sous-jouer, ou surjouer, compte tenu de l’ironie ou de l’abattement du personnage.
La manière de faire apparaître tantôt sa lucidité ironique, tantôt sa détresse.

Chacun des arguments doit se fonder sur une intention de faire ressentir ou comprendre clairement quelque chose au spectateur, puisque l’objet d’Ă©tude est "Texte et reprĂ©sentation".
La discussion portera seulement sur quelques passages de l’extrait donnĂ© dans le sujet, il y aura donc un choix Ă  faire avec attention.
Chacun des arguments doit s’appuyer sur une indication prĂ©cise des lignes du texte, et sur une citation.
Il doit y avoir, Ă  la fin, un accord, puisque les deux professionnels doivent faire un choix.

Mais cet accord doit ĂŞtre raisonnĂ©, et ne pas faire croire Ă  la bĂŞtise de l’un, ou Ă  la suprĂŞme intelligence de l’autre, ou Ă  l’autoritĂ© fonctionnelle ou hiĂ©rarchique du metteur en scène.
Pas de coupure de parole de l’interlocuteur, pas de dispute, mais une Ă©coute perceptible Ă  la lecture de votre texte.
En aucun cas, il ne doit y avoir un jugement de valeur sur le professionnalisme de l’autre. ils ne sont ni des dĂ©butants, ni des apprentis dans une Ă©cole de théâtre.
Il ne faut pas donner des noms de fantaisie aux deux personnages de cette écriture, ni faire dériver leur conversation vers la sphère privée, ce qui occasionnerait une sanction.
Enfin il faut veiller Ă  dĂ©velopper suffisamment. l’exercice est l’Ă©quivalent du commentaire ou de la dissertation, on attend donc qu’il soit fait en trois heures, environ.

On pourrait attendre le minimum suivant.
au moins trois rĂ©pliques prises dans des endroits assez diffĂ©rents de l’extrait ;
une réplique précise mise en cause à chaque fois ;
un dialogue de deux ou trois répliques sur chaque sujet de discussion ;
au moins deux arguments Ă  chaque fois, pour chacun des interlocuteurs ;
un désaccord portant sur des éléments de nature diverse. réplique longue, courte, exclamation, silence, plaisanterie, lexique, geste, didascalie, etc.
une conclusion apportée par le metteur en scène ?

Documents joints

Le sujet du bac blanc n° 2

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