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La Fin de la pauvreté ? streaming regarder en ligne 2160p

Comité pour l'abolition
des dettes illégitimes

Un film de Philippe Diaz

Avec tant de richesses dans le monde, pourquoi y-a-t-il autant de pauvreté ?

S’aventurant au-delà des réponses habituelles sur les origines de la pauvreté, LA FIN DE LA PAUVRETÉ. se demande si ses véritables causes ne viennent pas d’une exploitation des pays pauvres par les pays riches, de l’époque coloniale à aujourd’hui.
Les peuples luttent contre l’expropriation des ressources naturelles, la dette Dette Dette multilatĂ©rale. Dette qui est due Ă  la Banque mondiale, au FMI, aux banques de dĂ©veloppement rĂ©gionales comme la Banque Africaine de DĂ©veloppement, et Ă  d’autres institutions multilatĂ©rales comme le Fonds EuropĂ©en de DĂ©veloppement.
Dette privée. Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique. Ensemble des emprunts contractĂ©s par des emprunteurs publics. . le néolibéralisme et l’imposition de la croissance tournée vers l’exportation.
_ Des favelas d’Amérique latine aux bidonvilles d’Afrique, des acteurs sociaux, des économistes de renom et des personnalités politiques revèlent comment les pays développés pillent la Planète, accroissent la pauvreté et menacent les capacités de la planète à soutenir la vie.

Susan George. présidente du Transnational Institute d’Amsterdam (TNI)
John Perkins. auteur de Les confessions d’un assassin financier
Amartya Sen. Prix Nobel d’Economie en 1998
Joseph Stiglitz. Prix Nobel d’Economie en 2001 et ancien économiste en chef à la Banque mondiale Banque mondiale
BM La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies. En 2011, 187 pays en étaient membres.

Créée en 1944 à Bretton Woods dans le cadre du nouveau système monétaire international, la Banque possède un capital apporté par les pays membres et surtout emprunte sur les marchés internationaux de capitaux. La Banque finance des projets sectoriels, publics ou privés, à destination des pays du Tiers Monde et de l’ex-bloc soviétique. Elle se compose des cinq filiales suivantes :
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD. 184 membres en 2003) octroie des prêts concernant de grands secteurs d’activité (agriculture et énergie), essentiellement aux pays à revenus intermédiaires.
L’Association internationale pour le développement (AID, ou IDA selon son appellation anglophone, 164 membres en 2003) s’est spécialisée dans l’octroi à très long terme (35 à 40 ans, dont 10 de grâce) de prêts à taux d’intérêt nuls ou très faibles à destination des pays les moins avancés (PMA).
La Société financière internationale (SFI ) est la filiale de la Banque qui a en charge le financement d’entreprises ou d’institutions privées du Tiers Monde.
Enfin, le Centre international de règlements des diffĂ©rends relatifs aux investissements (CIRDI) gère les conflits d’intĂ©rĂŞts tandis que l’Agence multilatĂ©rale de garantie des investissements (AMGI) cherche Ă  favoriser l’investissement dans les PED. Avec l’accroissement de l’endettement, la Banque mondiale a, en accord avec le FMI, dĂ©veloppĂ© ses interventions dans une perspective macro-Ă©conomique. Ainsi la Banque impose-t-elle de plus en plus la mise en place de politiques d’ajustement destinĂ©es Ă  Ă©quilibrer la balance des paiements des pays lourdement endettĂ©s. La Banque ne se prive pas de « conseiller » les pays soumis Ă  la thĂ©rapeutique du FMI sur la meilleure façon de rĂ©duire les dĂ©ficits budgĂ©taires, de mobiliser l’épargne interne, d’inciter les investisseurs Ă©trangers Ă  s’installer sur place, de libĂ©raliser les changes et les prix. Enfin, la Banque participe financièrement Ă  ces programmes en accordant aux pays qui suivent cette politique, des prĂŞts d’ajustement structurel depuis 1982.

TYPES DE PRETS ACCORDES PAR LA BM :
1) Les prêts-projets. prêts classiques pour des centrales thermiques, le secteur pétrolier, les industries forestières, les projets agricoles, barrages, routes, distribution et assainissement de l’eau, etc.
2) Les prêts d’ajustement sectoriel qui s’adressent à un secteur entier d’une économie nationale. énergie, agriculture, industrie, etc.
3) Les prêts à des institutions qui servent à orienter les politiques de certaines institutions vers le commerce extérieur et à ouvrir la voie aux transnationales. Ils financent aussi la privatisation des services publics.
4) Les prêts d’ajustement structurel, censés atténuer la crise de la dette, qui favorisent invariablement une politique néo-libérale.
5) Les prêts pour lutter contre la pauvreté.
Site. http://www.banquemondiale.org
Eric Toussaint. président du Comité pour l’Annulation de la dette du Tiers Monde - Belgique (CADTM
(. )

Une production Cinema Libre Studio en association avec La Fondation Robert Schalkenbach
Produit par Beth Portello
Ecrit et réalisé par Philippe Diaz
Pays d’origine - USA - 2008
Durée - 1h44
Film en version française, espagnole et anglaise

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La fin de la pauvreté, vraiment ?

par Damien Millet

La sortie en France du film « The end of poverty ? » de Philippe Diaz, le
16 décembre, est un évènement majeur pour qui veut mettre en perspective
la crise économique et financière actuelle avec cinq siècles de
mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir lĂ . La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus prĂ©cisĂ©ment la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit ĂŞtre comprise comme Ă©tant plus - ou mĂŞme tout autre chose - qu’une phase supplĂ©mentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagĂ© depuis plus d’un siècle. C’est Ă  un mode de fonctionnement spĂ©cifique - et Ă  plusieurs Ă©gards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher Ă  comprendre les ressorts et l’orientation, de façon Ă  en faire la caractĂ©risation.

Les points d’inflexion par rapport aux Ă©volutions des principales Ă©conomies, internes ou externes Ă  l’OCDE, exigent d’être abordĂ©s comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se rĂ©fĂ©rant Ă  la thĂ©orie de l’impĂ©rialisme qui fut Ă©laborĂ©e au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientĂ´t un siècle -, passage dans le cadre du stade impĂ©rialiste Ă  une phase diffĂ©rant fortement de celle qui a prĂ©dominĂ© entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le dĂ©but des annĂ©es 80. Je dĂ©signe celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera Ă  en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polĂ©mique) du nom un peu compliquĂ© de « rĂ©gime d’accumulation mondial Ă  dominante financière ».

La diffĂ©renciation et la hiĂ©rarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planĂ©taire rĂ©sultent tant des opĂ©rations du capital concentrĂ© que des rapports de domination et de dĂ©pendance politiques entre États, dont le rĂ´le ne s’est nullement rĂ©duit, mĂŞme si la configuration et les mĂ©canismes de cette domination se sont modifiĂ©s. La genèse du rĂ©gime d’accumulation mondialisĂ© Ă  dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate nĂ©o-libĂ©rale que l’État est « extĂ©rieur » au « marchĂ© ». Le triomphe actuel du « marchĂ© » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques rĂ©pĂ©tĂ©es des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette libertĂ© que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvĂ©e pour se dĂ©ployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sĂ»r aussi de la force qu’il a recouvrĂ©e grâce Ă  la longue pĂ©riode d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir Ă  ses fins sans le succès de la « rĂ©volution conservatrice » de la fin de la dĂ©cennie 1970. . Commencée en 1492 avec l’arrivée des Espagnols en
Amérique, cette globalisation Globalisation (voir aussi Mondialisation) (extrait de Chesnais, 1997a)

Origine et sens de ce terme anglo-saxon. En anglais, le mot « global » se rĂ©fère aussi bien Ă  des phĂ©nomènes intĂ©ressant la (ou les) sociĂ©tĂ©(s) humaine(s) au niveau du globe comme tel (c’est le cas de l’expression global warming dĂ©signant l’effet de serre) qu’à des processus dont le propre est d’être « global » uniquement dans la perspective stratĂ©gique d’un « agent Ă©conomique » ou d’un « acteur social » prĂ©cis. En l’occurrence, le terme « globalisation » est nĂ© dans les Business Schools amĂ©ricaines et a revĂŞtu le second sens. Il se rĂ©fère aux paramètres pertinents de l’action stratĂ©gique du très grand groupe industriel. Il en va de mĂŞme dans la sphère financière. A la capacitĂ© stratĂ©gique du grand groupe d’adopter une approche et conduite « globales » portant sur les marchĂ©s Ă  demande solvable, ses sources d’approvisionnement, les stratĂ©gies des principaux rivaux oligopolistiques, font pièce ici les opĂ©rations effectuĂ©es par les investisseurs financiers, ainsi que la composition de leurs portefeuilles. C’est en raison du sens que le terme global a pour le grand groupe industriel ou le grand investisseur financier que le terme « mondialisation du capital » plutĂ´t que « mondialisation de l’économie » m’a toujours paru - indĂ©pendamment de la filiation thĂ©orique française de l’internationalisation dont je reconnais toujours l’hĂ©ritage - la traduction la plus fidèle du terme anglo-saxon. C’est l’équivalence la plus proche de l’expression « globalisation » dans la seule acceptation tant soit peu scientifique que ce terme peut avoir.
Dans un dĂ©bat public, le patron d’un des plus grands groupes europĂ©ens a expliquĂ© en substance que la « globalisation » reprĂ©sentait « la libertĂ© pour son groupe de s’implanter oĂą il le veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant oĂą il veut, et en ayant Ă  supporter le moins de contraintes possible en matière de droit du travail et de conventions sociales » a vu au fil des ans l’appropriation mondiale
des terres de manière illégitime par les empires européens (espagnol,
hollandais, anglais, français…) et l’exploitation effrénée tant des êtres
humains que des ressources naturelles du Sud. Le système capitaliste, qui
commençait à se développer, a utilisé cette main d’œuvre quasi-gratuite et
ces richesses volées aux peuples du Sud pour financer la révolution
industrielle du 19 e siècle. A partir des années 1850, les puissances
dominantes (Europe, Amérique du Nord, Japon) ont imposé la monoculture Monoculture Culture d’un seul produit. De nombreux pays du Sud ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  se spĂ©cialiser dans la culture d’une denrĂ©e destinĂ©e Ă  l’exportation (coton, cafĂ©, cacao, arachide, tabac, etc.) pour se procurer les devises permettant le remboursement de la dette. à
leurs colonies et ont brisé net toutes leurs industries, comme celle du
textile en Indonésie ou en Inde, rendant toutes ces colonies complètement
dépendantes de la métropole. Les produits bruts étaient exportés par les
colonies qui devaient importer des produits transformés ailleurs, où la
valeur ajoutée créait des profits colossaux. Aujourd’hui encore, le café
et le thé produits au Kenya sont vendus à l’état brut pour une bouchée de
pain à des transnationales de l’agrobusiness qui les transforment et les
revendent partout dans le monde, y compris dans ces pays. Les
indépendances officielles, dans les années 1950-1960 pour l’Asie et
l’Afrique, n’ont pas apporté la moindre souveraineté économique.

Au contraire, la fin de la seconde guerre mondiale a vu l’instauration
d’un ensemble institutionnel qui a réussi à imposer une nouvelle forme de
colonialisme aux pays dits « en développement ». En fait, c’est plutôt le
néolibéralisme qui y est en développement. Au cœur de cet ensemble,
figurent le Fonds monétaire international FMI
Fonds monétaire international Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 188 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

Cliquez pour plus. (FMI) et la Banque mondiale,
renforcés en 1995 par la création de l’ Organisation mondiale du commerce OMC
Organisation mondiale du commerce NĂ©e le 1 er janvier 1995, elle remplace le forum permanent de nĂ©gociation qu’était l’Accord gĂ©nĂ©ral sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) oĂą les États avaient seulement le statut de « parties contractuelles ». Un des objectifs de l’OMC est le dĂ©mantèlement, lorsqu’ils existent encore, des monopoles nationaux constituĂ©s en vertu d’une dĂ©cision publique. C’est dĂ©jĂ  le cas pour les tĂ©lĂ©communications dont la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise dans le cadre de l’OMC en fĂ©vrier 97. Mais il en reste d’autres comme les chemins de fer qui attirent la convoitise des grands groupes financiers.

Un autre objectif est la libĂ©ralisation totale des investissements. L’instrument utilisĂ© a Ă©tĂ© le projet d’Accord multilatĂ©ral sur l’investissement (AMI). L’AMI dont l’élaboration avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e lors de la rĂ©union ministĂ©rielle de l’OCDE de mai 1995, vise l’ensemble des investissements. directs (industrie, services, ressources naturelles) et de portefeuille. Il prĂ©voit des dispositifs de protection, notamment pour le rapatriement total des bĂ©nĂ©fices. L’AMI a Ă©tĂ© comme tel abandonnĂ© en 1997 mais est rĂ©apparu sous la forme d’une multitude d’Accords bilatĂ©raux sur l’investissement, ce sont les nouveaux « habits » de l’AMI.

L’OMC fonctionne selon le mode « un pays - une voix » mais les dĂ©lĂ©guĂ©s des pays du Sud ne font pas le poids face aux tonnes de documents Ă  Ă©tudier, Ă  l’armĂ©e de fonctionnaires, avocats, etc. des pays du Nord. Les dĂ©cisions se prennent entre puissants dans les « green rooms ». Toutefois, dans la lancĂ©e de l’épisode de Seattle en novembre 1999, la confĂ©rence de Cancun (Mexique) en septembre 2003 a Ă©tĂ© marquĂ©e par la rĂ©sistance d’un groupe de 22 pays Ă©mergents du Sud, qui se sont alliĂ©s en la circonstance pour mener la confĂ©rence Ă  l’échec, face Ă  l’intransigeance des pays du Nord.
Site. http://www.wto.org/indexfr.htm
(OMC). Leur combat fut d’instaurer une forme plus subtile, mais tout aussi
efficace, d’empire global. La dette en a été le ressort essentiel.

Nombre de pays ont hérité d’une dette coloniale au moment de leur
indépendance. La Banque mondiale a notamment procédé à de telles
manipulations complètement illégales. Cette dette les a poussés à rester
connectés à l’économie mondiale et à servir les intérêts des puissances
dominantes, dans un cadre de dépendance accrue. La corruption des élites
locales a permis que cette transition s’effectue au mieux pour les grands
créanciers. Loin d’orienter leur économie selon les besoins des
populations, les pays du Sud se sont surendettés pour financer des
mégaprojets, comme des grands barrages, destinés à faciliter l’extraction
et l’exportation de leurs richesses. Tandis que les grandes entreprises du
Nord bénéficient depuis lors de marchandises à très bas coût qui leur
génèrent des profits gigantesques reversés à leurs actionnaires, le Sud
subit une triple peine. ses richesses lui rapportent très peu alors que
la dépendance se perpétue et que le remboursement de la dette provoque une
véritable hémorragie de capitaux. La mondialisation néolibérale organise
donc l’appauvrissement et la détérioration des conditions de vie du plus
grand nombre pour parvenir à l’enrichissement démesuré d’une minorité. En
2008, les pouvoirs publics des pays en développement ont remboursé 182
milliards de dollars au titre de leur dette extérieure, soit 27 milliards
de plus que ce qu’ils ont reçu en nouveaux prêts. Pendant ce temps, le
nombre de millionnaires en dollars dans le monde s’élevait à 8,6 millions,
pour un patrimoine cumulé de 32 800 milliards de dollars. Un prélèvement
annuel de 0,25% sur ce patrimoine suffirait à trouver les 80 milliards de
dollars nécessaires pour assurer en 10 ans à la totalité de la population
les services sociaux essentiels (éducation primaire, santé, eau,
assainissement).

Le FMI et la Banque mondiale sont parvenus à leurs fins en forçant les
pays surendettés à signer des programmes d’ ajustement structurel Ajustement structurel Politique Ă©conomique imposĂ©e par le FMI en contrepartie de l’octroi de nouveaux prĂŞts ou de l’échelonnement d’anciens prĂŞts. ,
comprenant la fin des subventions aux produits de base pour les rendre
accessibles aux plus pauvres, la baisse des budgets sociaux, des politiques de recouvrement intégral des coûts dans le secteur de la santé et de l’éducation, la suppression des protections commerciales comme les barrières douanières, l’abandon du contrôle des mouvements de capitaux (ce qui crée une forte instabilité et renforce les paradis fiscaux Paradis fiscaux
Paradis fiscal Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants.
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.

La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majoritĂ© des capitaux placĂ©s dans les paradis fiscaux. Il y a bien sĂ»r Ă©galement les Iles CaĂŻmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les dĂ©tenteurs de fortunes qui veulent Ă©chapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activitĂ©s criminelles sont directement aidĂ©s par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux gĂ©nĂ©ralement sont d’abord placĂ©s en Suisse, Ă  la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autoritĂ©s qui voudraient suivre leurs traces et finissent par rĂ©apparaĂ®tre la plupart du temps Ă  Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’oĂą ils peuvent se rendre si nĂ©cessaires vers d’autres destinations. ), des privatisations massives (ce qui augmente les prix de biens essentiels et réduit l’accès aux services de base)… En Bolivie, à Cochabamba, la privatisation du secteur de l’eau en 2000 s’est accompagnée d’une forte hausse des prix et pour assurer les profits de l’opérateur privé, les sources, qui appartenaient jusque là aux communautés villageoises, ont été mises sous contrôle, tout comme les réserves contenant l’eau de pluie. Les populations se sont révoltées et, malgré la répression, ont réussi à obtenir l’expulsion de la multinationale Bechtel qui avait profité de cette privatisation. L’histoire s’est répétée en 2005 à El Alto, dans la banlieue de la capitale La Paz, avec l’expulsion de Suez.

Les dictatures des années 1970-1980, comme celle de Pinochet au Chili, ne sont plus la seule solution utilisée pour imposer le néolibéralisme à l’échelle de la planète. Les grandes puissances utilisent le levier de la dette et de la corruption pour imposer leurs volontés à ceux qui ont des velléités d’autonomie économique. En ultime recours, comme en Iran en 1953 ou en Irak récemment, une intervention militaire est programmée quand la persuasion habituelle a échoué. c’est l’armée qui vient ouvrir toutes grandes les portes permettant de faire entrer l’économie de marché. Les promoteurs de la mondialisation néolibérale, FMI et grandes puissances en tête, imposent donc de manière brutale un système économique antidémocratique, profondément inégalitaire, générateur de dette, de corruption et de pauvreté.

Depuis 1970, les pays en développement ont remboursé l’équivalent de 106 fois ce qu’ils devaient en 1970, mais entre temps leur dette a été multipliée par 52. A l’autre extrémité, les risques de plus en plus grands pris par les banques privées et les spéculateurs pour assurer des profits faramineux ont mené le monde à une crise aux multiples facettes d’une ampleur exceptionnelle. Cette crise a été rendue possible par les politiques de dérégulation de l’économie prônées partout par le FMI et la Banque mondiale, avec l’appui des dirigeants des pays riches. En 2009, le nombre de personnes sous-alimentées de manière chronique a franchi le cap du milliard. tout un symbole de l’échec du capitalisme imposé depuis cinq siècles. Une question doit être posée. qui doit à qui ?

Aujourd’hui, 25% des habitants de la planète utilisent 80% des ressources disponibles et génèrent 70% de la pollution mondiale. A l’heure du sommet de Copenhague sur le climat, il est nécessaire de comprendre que la logique du dieu Marché et de l’ajustement structurel fait partie du problème et non de la solution. L’aide apportée au Sud par les pays du Nord est d’un montant ridicule et orientée vers les pays qui présentent un intérêt géostratégique. ceux qui en profitent ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin. Au contraire, l’annulation totale et immédiate de la dette du tiers-monde, l’abandon des politiques d’ajustement structurel, le remplacement du FMI et de la Banque mondiale par des institutions démocratiques centrées sur la garantie des droits humains fondamentaux et le respect de l’environnement, la réappropriation des ressources naturelles par les peuples, la réforme agraire radicale, une vaste redistribution des richesses à l’échelle mondiale sont les étapes fondamentales qui doivent permettre un changement complet de système dont l’urgence s’impose un peu plus chaque jour.

Damien Millet est porte-parole du CADTM France et auteur avec Eric Toussaint du livre La Crise, Quelles Crises. Aden-CADTM-Cetim, à paraître début 2010.

Critique du film. « La fin de la pauvretĂ©. »

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