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Il Ă©tait une fois dans le Queens voir ce film avec sous-titres 1440p

Arcade Fire Ă©tait Ă  Lyon, et c’Ă©tait magique: on vous raconte

Deux jours seulement après son triomphe au festival Primavera de Barcelone, Arcade Fire a donc pris la direction de Lyon et de son théâtre antique romain, adossé à la colline de Fourvière. Propulsés en ouverture, les élégants Barbagallo peinent à contenir les trépignements d’une foule surexcitée à l’idée de recevoir la première performance française des Montréalais. Il faut dire que le premier single du cinquième album du groupe n’arrange pas les choses. En quelques jours à peine, Everything Now. campé sur un sample du génial Francis Bebey, a gentiment pris d’assaut les oreilles du monde. Encore mieux, la rumeur qui traînait depuis des semaines chez les plus avertis est subitement devenue une information. Thomas Bangalter de Daft Punk a mis son nez dans le moteur sur plusieurs titres de ce nouveau disque d’Arcade Fire, annoncé pour le 28 juillet.

On comprend alors mieux le semi collapse qui saisit la foule lyonnaise lorsqu’un gigantesque NOW apparait dans le noir, sur l’écran lumineux posé en fond de scène. Seul membre du groupe à avoir fait son entrée, le batteur Jeremi Gara est debout derrière son instrument. Dans cette semi obscurité, le reste de la troupe suit progressivement. Will Butler, Richard Parry, Tim Kingsbury, Sarah Neufeld, et enfin Win Butler et Régine Chassagne, qui déboulent en pleine clameur. Les lights explosent au moment où la clique envoie les premières mesures de Wake Up. traditionnel morceau d’ouverture qui rend déjà dingue les spectateurs. Et que dire quand la bande lancée comme une boule de feu enchaîne avec un Everything Now qui plonge le théâtre antique de Lyon dans une euphorie des plus totales.

On le sait, les concert d’Arcade Fire font gagner quelques annĂ©es d’espĂ©rance de vie, et les Lyonnais massĂ©s devant la scène ont l’intention de profiter de l’aubaine. DĂ©jĂ  assimilĂ©, le nouveau single fait partie de la famille, et se marie Ă  merveille avecHaĂŻti. toujours tenu Ă  bout de bras par une RĂ©gine Chassagne qui prend son tour de chant. L’enchaĂ®nement est parfait avec Here Comes The Night Time. qui lui ouvre une porte royale Ă  l’éternel No Cars Go (ce titre qui vous donne toujours autant envie d’envahir la Pologne). Les quelques malins qui s’étaient imprimĂ©s la set list de Primavera sur leur multifunction prennent alors un petit coup au tibia. “Et lĂ  ils font In The Back Seat tu vas voir ”. Et en fait non mec, c’est le très springsteenien Windowsill qui prend le pouvoir, suivi par un Neon Bible que RĂ©gine Chassagne ponctue d’une performance de fĂ©e, tournant postĂ©e derrière le groupe les pages d’un livre lumineux qui reprend la pochette de leur second album. Puis c’est The Suburbs – traversĂ© par les images de Spike Jonze – et une version du rare et sublime Suburban War qui assurent la transition vers une seconde partie de concert qui sera tout simplement folle les jeunes.

Car retentit alors un Ready To Start jouĂ© Ă  l’os qui offre une sorte de nouvelle vie Ă  la soirĂ©e. Pas question de s’installer. l’effectif tourne et se dĂ©chaĂ®ne, Sarah Neufeld dĂ©laisse son violon pour les claviers. RĂ©gine Chassagne est Ă  la batterie. Will Butler danse de toutes ses forces autour de ses claviers sur la gauche de la scène. L’effort collectif, cette jolie valeur en voie de disparition, est au coeur de la machine Arcade Fire, qui dĂ©roule un Sprawl II tout simplement magique pour lequel RĂ©gine s’enroule dans une guirlande de NoĂ«l – fournie semble-t-il par le public.

L’envolée triophale va plus loin avec Reflektor. le grandiose Afterlife qui se danse les larmes aux yeux et qui donnerait presque envie de se faire larguer pour en profiter un peu plus, et, enfin, un We Exist de très haute tenue qui laisse Fourvière sur le flanc (de colline donc). Il faut pourtant se relever vite car les Montréalais enchaînent sur Creature Comfort. autre extrait de leur cinquième et nouvel album à venir, où New Order semble avoir pactisé avec les Clash et Nine Inch Nails, rien que ça. Le titre est époustouflant de modernité, et les regards se croisent dans la foule comme pour dire, “c’est bon ça on a hâte d’écouter la suite papa ”. Arrivent alors les ultra-classiques Neigborhood #3 et Rebellion. qui galvanisent une dernière fois les plus bourgeois des Lyonnais (on aurait vu danser un type d’Ainay), avant que les Montréalais volants ne tirent leur révérence sur In The Back Seat. donc, qui fera finalement son apparition en queue de cortège, porté par une Régine Chassagne toujours aussi émouvante.

Arcade Fire est en conquête et toutes celles et ceux qui se sont procuré des billets pour les Eurockéennes ou les Vieilles Charrues (où ils se produiront cet été) peuvent se féliciter. vous êtes dans le vrai mes enfants.